L’étude de l’art persan dans À la recherche du temps perdu

Type de document : Original Article

Auteurs

1 Professeur, Université de Tabriz, Tabriz, Iran

2 Maître assistante, Université de Tabriz, Tabriz, Iran

Résumé

 Le
goût pour l’Orient, très à la mode dans les années 1880 et 1920 en France, marque
la trace de sa présence dans les plus grands romans de l’époque. Les œuvres du
début du vingtième siècle peignent, chacune à sa façon, un Orient spécifique.
Du point de vue géographique, cet Orient se veut très vaste, en englobant l’Extrême-Orient
de Chine et de Japon, jusqu’au Proche-Orient arabe et persan. Chez Proust, l’analyse
de la pensée artistique rattachée à l’imagerie historique et utopique, ainsi
que l’analyse des milieux aristocrate et bourgeois de l’époque, qui sont influencés
intensivement par ce goût, offrent une image assez complexe et parfois paradoxale
de l’Orient. Dans cette optique, le rôle particulier de l’art persan par
rapport aux autres tendances artistiques et exotiques qui attirent le narrateur
proustien ne restera pas caché aux yeux du lecteur. Bien que la part réservée
par Proust à l’art persan soit infime, il nous semble que cet art, loin de
susciter un simple sentiment du chic ou de la mode, procure au narrateur proustien
un potentiel d’imagination qui contribue à la décision du narrateur pour créer
son propre monde artistique. Dans cet article, à travers une approche
imagologique, nous tentons de reconstruire, à travers des donnés semés dans de
différentes pages de la Recherche, l’image que le narrateur proustien se
fait de l’art persan. Nous penchons aussi sur l’étude du rôle qu’une telle
image peut avoir sur l’esthétique générale de l’œuvre proustienne. 

Mots clés