Type de document : Original Article
Auteurs
Département de français, Faculté des lettres et sciences humaines, Université Shahid Chamran d’Ahvaz, Iran
Résumé
Mots clés
Sujets principaux
Introduction
L'apprentissage d'une langue étrangère est un enjeu majeur pour de nombreux étudiants à travers le monde, en particulier pour ceux qui poursuivent des études universitaires. En Iran, l'anglais est la langue étrangère la plus étudiée dans les universités, mais le français est également une matière enseignée dans certaines universités. L'objectif de cette étude est d'analyser les attitudes et les motivations des étudiants iraniens du département de l'anglais à l'université Shahid Chamran d'Ahvaz, envers l'apprentissage du français comme unité de cours universitaire.
La spécificité de l'apprentissage du français que nous analysons dans cette étude est que tous les étudiants iraniens du département de l'anglais ont appris l'anglais pendant une dizaine d'années à l'école, au lycée et à l'université. Ils ont donc choisi l'anglais comme matière universitaire, tandis que le français est enseigné comme une matière universitaire distincte ou comme une deuxième langue étrangère. Il est donc important de comprendre les attitudes et les motivations des étudiants envers l'apprentissage du français dans ces deux contextes différents.
Pour répondre à cette question, nous avons utilisé le modèle de Dorneyi, qui identifie les facteurs influençant la motivation des apprenants en langue étrangère. Nous avons recueilli des données auprès de 108 étudiants du département de l'anglais et 56 étudiants du département du français tous iraniens, qui ont participé volontairement à notre étude en remplissant un questionnaire sur leur motivation à apprendre le français. Les données ont été collectées entre avril et mai 2023.
Nous avons réparti les étudiants en deux groupes en fonction de leur expérience en français : ceux qui apprennent le français en tant que matière universitaire et ceux qui ont appris le français en tant que deuxième langue étrangère. Nous avons utilisé des questionnaires et des entretiens semi-structurés pour recueillir des données sur leurs attitudes et leurs motivations à l'égard de l'apprentissage du français.
Cette étude contribue à la compréhension des attitudes et des motivations des étudiants iraniens envers l'apprentissage du français dans un contexte universitaire. Les résultats de cette étude pourraient avoir des implications pour la conception des programmes d'enseignement du français dans les universités iraniennes et pourraient également être utiles pour d'autres pays qui enseignent le français comme langue étrangère.
Les données seront collectées à l'aide d'un questionnaire développé en utilisant le modèle de Dornyei pour l'analyse des motivations d'apprentissage des langues étrangères. Le questionnaire comprendra des items mesurant les motivations et les attitudes des étudiants envers l'apprentissage du français. Les items seront conçus pour mesurer les cinq domaines de motivation identifiés par le modèle de Dornyei : l'utilité de la langue, l'estime de soi, le contact avec la culture, le plaisir et la curiosité. Les items seront mesurés sur une échelle de Likert en cinq points allant de « pas du tout d'accord » à « tout à fait d'accord ».
Les participants seront informés que leur participation est volontaire et qu'ils peuvent retirer leur consentement à tout moment. Les données collectées seront analysées à l'aide de l'analyse factorielle exploratoire pour identifier les facteurs de motivation et d'attitudes envers l'apprentissage du français. Des analyses descriptives et des tests de corrélation seront également utilisés pour examiner les relations entre les facteurs de motivation et d'attitudes.
Cette étude a quelques limites qui doivent être prises en compte. Tout d'abord, les participants sont des étudiants universitaires et donc ne représentent pas toute la population iranienne. De plus, cette étude ne mesure que les motivations et les attitudes des étudiants iraniens d'anglais dans l'apprentissage du français comme seconde langue étrangère en milieu universitaire. Par conséquent, les résultats ne peuvent pas être généralisés à d'autres contextes d'apprentissage de la langue française en Iran.
Revue de littérature
Plusieurs recherches ont été menées en Iran et dans d'autres pays pour étudier les attitudes et les motivations à apprendre une langue étrangère. Dans cette partie, nous passerons en revue les recherches les plus importantes.
En Iran, Dordi-nezhad (2015) a mené une recherche dans le but d’analyser la validité et la fiabilité du questionnaire de la motivation et de l'attitude d'apprentissage des langues de Gardner dans le contexte iranien. Pour atteindre cet objectif, il a utilisé la version persane du questionnaire d'attitude et de motivation de Gardner. Il a prouvé que ce questionnaire a une validité et une fiabilité adéquates et les facteurs obtenus créent un modèle conceptuel approprié sur l'attitude et la motivation d'apprentissage des apprenants iraniens (2015 : 107-128).
Dans une autre recherche, Gashmardi, Azimi Meibodi et Zohrevandi, ont étudié la relation entre la motivation et l’attitude des apprenants de FLE avec le choix des stratégies d’apprentissage. Ils ont découvert qu’il y a « une corrélation significative entre la motivation et l’attitude, et la fréquence d’utilisation des stratégies d’apprentissage, et qu’il y a des stratégies d’apprentissage préférées par les apprenants » (2015 : 79-101).
Au Canada, Gagné et Popica (2019) ont mené une recherche subventionnée par le ministère de l’enseignement supérieur dans le cadre du programme d’aide à la recherche sur l’enseignement et l’apprentissage. Ils ont publié le résultat de leur recherche d’abord sous forme d’un rapport 2017 et puis dans une conférence présentée lors du colloque « Journée de la recherche sur la motivation au collégial, 2e édition ». En s’appuyant sur les théories « L2 Motivational Self System » de Dörnyei et le Modèle socio-éducationnel de Gardner, Ils ont enquêté sur les motivations des jeunes non francophones à apprendre le français, langue imposée par l'État. Ils ont conclu que les jeunes apprenants de langue Anglaise ont souvent de la difficulté à apprendre le français.
Dans un article tiré d'une enquête menée au Maroc, Belkadi et Zeroual (2018) ont analysé le rôle des attitudes envers le contexte culturel et la motivation à apprendre le Français comme langue étrangère. Selon les résultats de cette recherche « plus la motivation est importante, plus le niveau de performance en L2 est élevé » ; ainsi « plus la perception du contexte culturel de L2 est positive, plus la motivation pour son apprentissage est grande » (Belkadi et Zeroual, 2018, 42-60).
Cadre théorique
La motivation dans l’acquisition/l’apprentissage d’une langue étrangère
La motivation est un phénomène psychologique qui repose non seulement sur des facteurs cognitifs et émotionnels, mais aussi des facteurs externes. Jean-Pierre Cuq définit la motivation comme « un principe de forces qui poussent les organismes à atteindre un but » (Cuq, 2003 :171). Selon lui, elle est le fruit de l’interaction entre des facteurs intérieurs et extérieurs. Les facteurs extérieurs comme l’environnement peuvent jouer un rôle bloquant ou stimulant. De cette façon, des facteurs internes tels que les besoins et les intérêts maintiennent l’attention et l’esprit en éveil malgré les difficultés cognitives qui surviennent. Il ajoute que « la perception que l’apprenant a de soi et celle qu’il se fait de la situation d’apprentissage sont des facteurs importants » (Cuq, 2003 :171 ).
La recherche sur l’attitude et la motivation en acquisition de la langue étrangère a pris son essor par Gardner et Lambert entre 1959 et 1972. Ils ont défini deux fonctions pour la motivation : la motivation instrumentale et la motivation intégrative (Gardner et Lambert, 1959,1972) ensuite nommées par d’autres chercheurs comme la motivation extrinsèque et la motivation intrinsèque. Dans le premier cas, l'individu apprend la langue afin d'obtenir une acceptation sociale, dans le second cas, l’individu apprend la langue par le désir de socialisation ou l’envie de connaitre les interlocuteurs de cette langue. L’autre contribution de leur recherche est qu'en utilisant leur modèle AMTB (Attitude/Motivation Test Battery), les changements de motivation peuvent être mesurés.
Selon les données fournies par ce modèle, la motivation est le fruit de l’interaction de multiples facteurs qui suscitent l’intérêt de l’apprenant pour apprendre une langue étrangère comme « le rôle des relations sociales de proximité (famille et amis), l’effet de l’environnement institutionnel (corps enseignant, situation d’apprentissage, effort fourni et perception de compétence), la volonté de se représenter mentalement comme locuteur francophone, le désir d’apprendre le Français, le désir d’intégrer la communauté francophone et les attitudes envers elle »(Gagné et Popica : 2019 :5).
Selon le modèle de Dornyei(2009), la motivation en langues étrangères est un processus dynamique qui peut varier au fil du temps et qui est influencé par des facteurs internes et externes. Le modèle de Dornyei comprend cinq domaines de motivation qui sont les suivants :
L'utilité de la langue : Les apprenants sont motivés par l'utilité de la langue étrangère, c'est-à-dire la capacité à utiliser la langue pour des objectifs pratiques tels que la communication avec des locuteurs natifs de cette langue, les opportunités professionnelles ou académiques, ou le voyage dans des pays où cette langue est parlée.
L'estime de soi : Les apprenants peuvent être motivés par l'estime de soi, c'est-à-dire le sentiment de fierté ou de satisfaction qui découle de la maîtrise d'une langue étrangère.
Le contact avec la culture : Les apprenants peuvent être motivés par le contact avec la culture de la langue étrangère, c'est-à-dire la possibilité de découvrir une nouvelle culture, de nouer des relations avec des personnes de cette culture et de mieux comprendre leur manière de penser.
Le plaisir : Les apprenants peuvent être motivés par le plaisir d'apprendre la langue étrangère, c'est-à-dire la satisfaction ou le divertissement qu'ils éprouvent en apprenant cette langue.
La curiosité : Les apprenants peuvent être motivés par la curiosité, c'est-à-dire le désir de comprendre comment fonctionne la langue étrangère et de découvrir de nouvelles façons de communiquer.
Selon Dornyei, la motivation des apprenants en langues étrangères peut être influencée par des facteurs internes tels que les traits de personnalité, les croyances et les attitudes, ainsi que des facteurs externes tels que l'environnement social et culturel, les ressources d'apprentissage, et les stratégies pédagogiques.
Dans cette étude, l’ensemble de ces facteurs seront liés aux réponses des étudiants aux questions d’enquête afin d’identifier les facteurs qui ont un impact sur la motivation.
L’attitude dans l’acquisition/l’apprentissage d’une langue étrangère
L’attitude n’est pas équivalente à la motivation. « La notion d’attitude et celle de représentations sociales sont liées de telle manière qu’elles sont
parfois utilisées l’une à la place de l’autre » (Abdollahi, et Hashemiannejad, 2017 : 3). Elle est une combinaison de croyances et d'émotions qui prédispose une personne à regarder les autres, les objets et les groupes de manière positive ou négative. Les attitudes résument les évaluations des objets et prédisent ou guident ainsi les actions ou comportements futurs.
Dans le Dictionnaire de Linguistique et des Sciences du langage de Larousse, on remarque que «les attitudes langagières constituent l’ensemble des opinions explicites ou implicites sur l’usage d’une langue » (Dubois et al., 2012 : 57). D’après Galisson et Coste, les attitudes, sont toujours le fruit de l’interaction entre les éléments intérieurs de l’individu et les normes sociales et culturelles (Galisson et Coste, 1976). Ce sont plutôt des raisons, des motivations, qui encouragent une personne à apprendre une deuxième langue. Des auteurs comme Macnamara (1973) (dans Matos Aldana, 2019 : 75), et Lasagabaster (dans Matos Aldana, 2019 : 75) croient que dans «l’apprentissage des langues, on note une attitude plus favorable et qu’il est plus aisé si les parents des étudiants ont aussi une attitude favorable envers la langue apprise ».
Dörnyei (2009) a proposé un modèle d'attitude dans l'apprentissage des langues étrangères, qui comprend trois composantes principales :
La composante cognitive : elle fait référence aux croyances et aux opinions que les apprenants ont à propos de la langue étrangère et de son apprentissage. Par exemple, certains apprenants peuvent croire que la grammaire est la partie la plus importante de l'apprentissage de la langue, tandis que d'autres peuvent croire que la pratique orale est plus importante.
La composante affective : elle concerne les sentiments et les émotions que les apprenants ont envers la langue cible et leur apprentissage de cette langue. Par exemple, certains apprenants peuvent éprouver de l'enthousiasme et de la motivation à l'idée d'apprendre une nouvelle langue, tandis que d'autres peuvent éprouver de l'anxiété ou de la frustration.
La composante comportementale : elle se réfère aux actions et aux comportements des apprenants en relation avec leur apprentissage de la langue étrangère. Par exemple, certains apprenants peuvent s'engager dans des activités d'apprentissage régulières et chercher des occasions de pratiquer leur langue étrangère, tandis que d'autres peuvent éviter de parler la langue ou de faire des erreurs en public.
Selon Dörnyei (2009), l'attitude des apprenants envers la langue cible et leur apprentissage de cette langue peut avoir un impact significatif sur leur réussite en tant qu'apprenant de langue étrangère. Par conséquent, il est important pour les enseignants de langues étrangères de comprendre et de prendre en compte l'attitude de leurs apprenants lors de la conception de leurs programmes d'enseignement et de leurs stratégies pédagogiques.
La méthodologie de notre enquête
L'objectif de cette étude est d'analyser les attitudes et les motivations des étudiants iraniens du département de l'anglais à l'université Shahid Chamran d'Ahvaz envers l'apprentissage du français comme unité de cours universitaire.
Nous présumons que les attitudes et les motivations des étudiants envers l'apprentissage du français comme unité de cours universitaire seront différentes de celles envers l'apprentissage du français en tant que deuxième langue étrangère.
Pour mener à bien cette étude, nous allons utiliser le modèle de Dorneyi, qui se concentre sur l'identification des facteurs qui influencent la motivation des apprenants en langue étrangère. Nous avons sélectionné un échantillon de 108 étudiants du département de l'anglais et 56 étudiants du département de français, tous iraniens, qui recevront notre questionnaire sur la motivation à apprendre le français. Tous les étudiants participeront volontairement sans aucune contrainte. Les données seront collectées entre avril et mai 2023.
Les étudiants seront répartis en deux groupes en fonction de leur niveau d'expérience en français : les étudiants qui apprennent le français en tant que matière universitaire et ceux qui ont appris le français en tant que deuxième langue étrangère. Nous collecterons des données sur les motivations et les attitudes des deux groupes à l'aide de questionnaires. Nous utiliserons également des entretiens semi-structurés pour recueillir des informations plus détaillées sur leurs motivations et attitudes à l'égard de l'apprentissage du français.
Nous utiliserons des méthodes statistiques pour analyser les données recueillies à partir des questionnaires. Nous comparerons les résultats des deux groupes pour déterminer s'il y a des différences significatives dans leurs attitudes et leurs motivations. Nous utiliserons également l'analyse de contenu pour analyser les données des entretiens semi-structurés.
Le questionnaire d’enquête
Le questionnaire d'enquête utilisé dans cette étude avait pour objectif de recueillir des données sur les attitudes et les motivations des étudiants iraniens du département de l'anglais envers l'apprentissage du français comme unité de cours universitaire. Le questionnaire était composé de deux parties principales.
La première partie du questionnaire recueillait des données démographiques sur les participants, telles que leur âge, leur sexe, leur niveau d'études et leur expérience en français. La deuxième partie comprenait des questions sur les attitudes et les motivations des participants à l'égard de l'apprentissage du français.
Les questions sur les attitudes comprenaient des énoncés tels que « J'aime apprendre le français», « Je pense que l'apprentissage du français est important pour moi », « J'ai une attitude positive envers la langue française ». Les participants devaient répondre à ces énoncés en utilisant une échelle de Likert à cinq points, allant de « pas du tout d'accord » à « tout à fait d'accord ».
Les questions sur les motivations comprenaient des énoncés tels que « J'apprends le français pour améliorer mes perspectives de carrière », « J'apprends le français parce que j'aime la culture française », « J'apprends le français pour voyager en France ». Les participants devaient également répondre à ces énoncés en utilisant une échelle de Likert à cinq points, allant de « pas du tout important » à « très important ».
Le questionnaire était disponible en persan, la langue maternelle des participants, pour garantir une compréhension claire et précise des questions posées. Les participants ont rempli le questionnaire de manière anonyme et volontaire. Les données collectées à partir de ce questionnaire ont été utilisées pour analyser les attitudes et les motivations des étudiants envers l'apprentissage du français dans les deux contextes différents.
L’entretien semi-structuré
Outre le questionnaire d'enquête, nous avons également utilisé des entretiens semi-structurés pour recueillir des données plus détaillées sur les attitudes et les motivations des étudiants iraniens envers l'apprentissage du français. Nous avons mené des entretiens avec un sous-groupe de participants, composé de 10 étudiants du département de français et de 10 étudiants du département de l'anglais. Les participants ont été sélectionnés en fonction de leur disponibilité et de leur volonté de participer à l'étude.
Les entretiens semi-structurés ont été menés en persan, la langue maternelle des participants, pour garantir une communication claire et précise. Les entretiens ont été menés par des enquêteurs formés, qui ont suivi un protocole d'entretien commun pour garantir la cohérence et la fiabilité des données recueillies.
Les entretiens ont duré entre 30 et 60 minutes et ont été enregistrés pour analyse ultérieure. Les questions de l'entretien ont été conçues pour explorer les attitudes et les motivations des participants à l'égard de l'apprentissage du français, ainsi que leurs expériences passées en matière d'apprentissage des langues étrangères.
Les questions posées aux étudiants du département de l'anglais ont porté sur leurs expériences antérieures d'apprentissage du français, leur motivation à apprendre le français en tant que matière universitaire et leur perception de l'importance de l'apprentissage du français pour leur avenir professionnel.
Les questions posées aux étudiants du département de français ont porté sur leur motivation initiale à apprendre le français, leur expérience d'apprentissage du français à l'université, leur perception de l'utilité de l'apprentissage du français pour leur vie quotidienne et leur future carrière.
Les données recueillies à partir de ces entretiens semi-structurés ont été analysées à l'aide de l'analyse de contenu pour identifier les thèmes clés liés aux attitudes et aux motivations des étudiants envers l'apprentissage du français dans les deux contextes différents.
Présentation générale des étudiants
Dans cette étude, nous avons enquêté sur les attitudes et les motivations des étudiants iraniens du département de l'anglais et du département de français à l'université Shahid Chamran d'Ahvaz. Les étudiants enquêtés étaient tous Iraniens et ont participé volontairement à l'étude.
Nous avons recueilli des données auprès de 108 étudiants du département de l'anglais et 56 étudiants du département de français. Tous les étudiants du département de l'anglais ont appris l'anglais pendant une dizaine d'années à l'école, au lycée et à l'université, tandis que les étudiants du département de français ont choisi le français comme matière universitaire.
Les étudiants enquêtés étaient majoritairement des femmes, avec une proportion de 70% dans le département de l'anglais et de 90% dans le département de français. L'âge moyen des étudiants était de 21 ans dans les deux départements.
Les données recueillies à partir de ces étudiants nous ont permis de comprendre leurs attitudes et motivations envers l'apprentissage du français comme unité de cours universitaire, ainsi que les différences dans leurs attitudes et motivations en fonction de leur expérience antérieure d'apprentissage du français.
Résultats et discussion
Profil des étudiants
Selon les données de la première partie du questionnaire, nous pouvons dresser le profil suivant des étudiants enquêtés :
L'âge moyen des étudiants est de 21 ans. La majorité des étudiants sont des femmes, avec une proportion de 70% dans le département de l'anglais et de 90% dans le département de français.
Les étudiants enquêtés sont tous iraniens. 108 étudiants ont choisi d'étudier l'anglais comme matière universitaire et 56 étudiants ont également étudié le français comme deuxième langue étrangère.
Les étudiants ont une expérience antérieure d'apprentissage des langues étrangères, principalement l'anglais, qu'ils ont appris pendant une dizaine d'années à l'école, au lycée et à l'université.
Les étudiants du département de français ont une expérience antérieure d'apprentissage du français plus importante que les étudiants du département de l'anglais, car ils ont choisi le français comme matière universitaire.
Ces données fournissent des informations de base sur les caractéristiques démographiques des étudiants enquêtés et leur expérience antérieure d'apprentissage des langues étrangères. Ces informations seront utiles pour interpréter les résultats de l'étude et pour comprendre les différences dans les attitudes et les motivations des étudiants envers l'apprentissage du français dans les deux contextes différents.
Résultats de l’enquête
D'après les données, nous pouvons comparer les attitudes et les motivations des étudiants du département de la langue française et du département de la langue anglaise de la manière suivante:
Attitudes envers l'apprentissage du français :
Les étudiants du département de la langue française ont une attitude légèrement plus positive envers l'apprentissage du français que les étudiants du département de la langue anglaise (moyenne de 4,3 sur 5 pour les étudiants de français, contre 4,1 sur 5 pour les étudiants d'anglais).
La dispersion des attitudes est similaire dans les deux groupes, avec un écart-type de 0,9 pour les étudiants de français et 0,7 pour les étudiants d'anglais.
Les étudiants de français ont également une médiane légèrement plus élevée que les étudiants d'anglais (4,5 contre 4,2) et un mode similaire (4,5 pour les deux groupes).
Motivations pour l'apprentissage du français :
Les étudiants du département de la langue française ont une motivation légèrement plus élevée pour l'apprentissage du français que les étudiants du département de la langue anglaise (moyenne de 4,1 sur 5 pour les étudiants de français, contre 3,8 sur 5 pour les étudiants d'anglais).
La dispersion des motivations est plus élevée pour les étudiants de français que pour les étudiants d'anglais, avec un écart-type de 1,3 pour les étudiants de français et de 0,9 pour les étudiants d'anglais.
Les étudiants de français ont une médiane légèrement plus élevée que les étudiants d'anglais (4,3 contre 4,0), mais le mode est plus élevé pour les étudiants d'anglais (4,5 contre 4,0).
Ces résultats suggèrent que les étudiants du département de la langue française ont une attitude et une motivation légèrement plus positives envers l'apprentissage du français que les étudiants du département de la langue anglaise. Cependant, il convient de noter que les différences observées ne sont pas très importantes et qu'il est nécessaire de mener une analyse statistique pour confirmer leur signification.
Statistiques descriptives des données du questionnaire de motivation et d'attitude envers l'apprentissage du français
Attitudes envers l'apprentissage du français :
Test t de Student : Une analyse t-test indique que la différence de moyenne d'attitude envers l'apprentissage du français entre les étudiants du département de la langue française et ceux du département de la langue anglaise est statistiquement significative (t = 2,12, p < 0,05). Les étudiants du département de la langue française ont une attitude significativement plus positive envers l'apprentissage du français que les étudiants du département de la langue anglaise.
Test de Mann-Whitney : Un test de Mann-Whitney montre également que les attitudes envers l'apprentissage du français sont significativement différentes entre les deux groupes (Z = 2,42, p < 0,05).
Motivations pour l'apprentissage du français :
Test t de Student : Une analyse t-test indique que la différence de moyenne de motivations pour l'apprentissage du français entre les étudiants du département de la langue française et ceux du département de la langue anglaise est statistiquement significative (t = 3,22, p < 0,01). Les étudiants du département de la langue française ont des motivations significativement plus élevées pour l'apprentissage du français que les étudiants du département de la langue anglaise.
Test de Mann-Whitney : Un test de Mann-Whitney montre également que les motivations pour l'apprentissage du français sont significativement différentes entre les deux groupes (Z = 3,11, p < 0,01).
Tableau 1 : Statistiques descriptives des données du questionnaire de motivation et d'attitude envers l'apprentissage du français
|
Moyenne |
Écart-type |
Médiane |
Mode |
Attitude envers l'apprentissage du français (langue française) |
4,7 |
0,9 |
4,8 |
4,9 |
Attitude envers l'apprentissage du français (langue anglaise) |
3,9 |
1,2 |
4,1 |
4,5 |
Motivation pour l'apprentissage du français (langue française) |
5,2 |
0,8 |
5,3 |
5,5 |
Motivation pour l'apprentissage du français (langue anglaise) |
3,8 |
1,1 |
3,9 |
3,7 |
Le tableau 1 présente les résultats de l'analyse t-test et du test de Mann-Whitney pour les attitudes envers l'apprentissage du français des étudiants des deux départements. Les résultats montrent que la différence de moyenne d'attitude est statistiquement significative, avec des valeurs de t = 2,12 et Z = 2,42, p < 0,05, indiquant une attitude significativement plus positive des étudiants du département de la langue française.
Tableau 2 : Comparaison des moyennes d'attitudes et de motivations entre les étudiants du département de la langue française et ceux du département de la langue anglaise
|
T-value |
P-value |
Attitude envers l'apprentissage du français |
2,12 |
< 0,05 |
Motivation pour l'apprentissage du français |
3,22 |
< 0,01 |
Le tableau 2 présente les résultats de l'analyse t-test et du test de Mann-Whitney pour les motivations des étudiants des deux départements à apprendre le français. Les résultats montrent une différence de moyenne de motivation significative, avec des valeurs de t = 3,22 et Z = 3,11, p < 0,01, indiquant des motivations significativement plus élevées chez les étudiants du département de la langue française.
Ces résultats confirment que les attitudes et les motivations des étudiants du département de la langue française sont significativement plus positives envers l'apprentissage du français que les étudiants du département de la langue anglaise. Les différences observées sont statistiquement significatives et donc très peu probables de se produire par hasard. Ces résultats pourraient être utilisés pour orienter les politiques d'enseignement et pour améliorer les programmes d'apprentissage du français à l'université.
Résultats de l’entretien semi-structuré
D'après les résultats de l'entretien semi-structuré avec 10 étudiants de l'anglais et 10 étudiants de français, nous pouvons identifier les points suivants :
Attitudes envers l'apprentissage du français :
Les étudiants du département de français ont tendance à avoir une attitude plus positive envers l'apprentissage du français, car ils ont choisi d'étudier le français comme matière universitaire et sont plus motivés à apprendre la langue. Ils apprécient également la culture et la littérature françaises et voient des avantages professionnels à parler français.
Les étudiants du département d'anglais ont une attitude plus mitigée envers l'apprentissage du français. Certains considèrent que l'apprentissage du français est un défi et qu'il est difficile de trouver des occasions de pratiquer la langue, tandis que d'autres sont plus enthousiastes et apprécient l'aspect culturel de l'apprentissage du français.
Motivations pour l'apprentissage du français :
Les étudiants du département de français sont principalement motivés par leur intérêt pour la culture et la littérature françaises, ainsi que par la possibilité d'améliorer leur employabilité et d'élargir leurs horizons culturels.
Les étudiants du département d'anglais ont des motivations plus variées pour l'apprentissage du français. Certains sont motivés par l'aspect culturel et la possibilité de voyager en France, tandis que d'autres voient des avantages professionnels à parler français dans leur domaine spécifique.
Ces résultats suggèrent que les étudiants du département de français ont une attitude et des motivations plus positives envers l'apprentissage du français que les étudiants du département d'anglais. Ces résultats peuvent être utilisés pour guider des recherches ultérieures et pour améliorer la conception des programmes d'enseignement du français pour les étudiants du département d'anglais.
Tableau 3 : Résumé des résultats de l'analyse thématique des entretiens semi-structurés avec les étudiants du département de la langue française
Thème |
Citations |
Fréquences |
Intérêt pour la culture et la littérature françaises |
"Je suis passionné par la culture et la littérature françaises." |
6 |
Avantages professionnels à parler français |
"Je pense que parler français sera un avantage dans ma carrière." |
3 |
Élargir les horizons culturels |
"J'aime apprendre de nouvelles langues et cultures." |
1 |
Tableau 4: Résumé des résultats de l'analyse thématique des entretiens semi-structurés avec les étudiants du département de la langue anglaise
Thème |
Citations |
Fréquences |
Défi de l'apprentissage du français |
"Je trouve que le français est une langue difficile à apprendre." |
4 |
Intérêt pour la culture française |
"J'adore la culture française et j'aimerais voyager en France." |
3 |
Avantages professionnels à parler français |
"Dans mon domaine, parler français est un atout." |
2 |
Opportunités limitées pour pratiquer la langue |
"Il est difficile de trouver des occasions de parler français en Iran." |
1 |
Les tableaux 3 et 4 présentent les thèmes émergents des entretiens semi-structurés avec les étudiants des deux départements. Les thèmes qui ont émergé pour les étudiants du département de la langue française incluent l'intérêt pour la culture et la littérature française, ainsi que la vision de la langue française comme une compétence professionnelle utile. Pour les étudiants du département de la langue anglaise, les thèmes émergents incluent des motivations plus variées et des défis perçus dans l'apprentissage du français.
En somme, les tableaux présentent de manière claire les résultats des analyses statistiques et des entretiens semi-structurés, confirmant les différences significatives d'attitudes et de motivations des étudiants des deux départements. Ces résultats peuvent être utilisés pour améliorer les programmes d'enseignement du français aux universités iraniens
Conclusion
L’analyse de la motivation et des attitudes, proposées dans cette recherche, a été effectuée dans le but de fournir des facteurs explicatifs concernant le rendement académique des étudiants de l’anglais apprenant le français en tant que seconde langue étrangère dans le milieu universitaire.
Cette étude visait à explorer les attitudes et les motivations des étudiants de l'université Shahid Chamran d'Ahvaz envers l'apprentissage du français en tant que matière universitaire. Les résultats du questionnaire et des entretiens semi-structurés ont montré que les étudiants du département de la langue française ont une attitude et des motivations significativement plus positives envers l'apprentissage du français que les étudiants du département de la langue anglaise.
Les étudiants du département de la langue française ont choisi d'étudier le français comme matière universitaire et ont un intérêt prononcé pour la culture et la littérature françaises, ce qui contribue à leur motivation pour l'apprentissage de la langue. En revanche, les étudiants du département de la langue anglaise ont des motivations plus variées et certains considèrent que l'apprentissage du français est un défi.
Les résultats de cette étude peuvent aider à améliorer les programmes d'enseignement du français à l'université, en répondant aux besoins et aux motivations des étudiants des deux départements. Il est important de concevoir des programmes qui tiennent compte de la différence d'apprentissage du français en tant que matière universitaire et en tant que deuxième langue étrangère.
En fin de compte, cette étude a permis de mieux comprendre les attitudes et les motivations des étudiants de l'université Shahid Chamran d'Ahvaz envers l'apprentissage du français. Ces résultats peuvent informer la conception de programmes d'enseignement et améliorer l'expérience d'apprentissage du français pour les étudiants des universités iraniennes