Type de document : Original Article
Auteurs
1 Doctorante en langue et littérature françaises, Département de la langue française, Branche des sciences et de la Recherche, Université Azad Islamique, Téhéran, Iran
2 Maître-assistante, Département de la langue française, Branche des Sciences et de la Recherche, Université Azad Islamique, Téhéran, Iran
3 Maître- assistant, Département de Langue Française, Faculté de Lettres, Sciences Humaines et Sociales, Branche des Sciences et de la Recherche, Université Azad Islamique, Téhéran, Iran
Résumé
Mots clés
Sujets principaux
Introduction
L'apprentissage d'une nouvelle langue, en particulier du français, représente un véritable défi pour les apprenants. Au cours de ces dernières années, de nombreuses recherches ont exploré l'influence de l'amélioration de la mémoire sur l'accélération et la pérennité de l'apprentissage. Il semble important de souligner que la manière dont l'assimilation des connaissances et la transmission des concepts à l'esprit impactent également la rapidité de récupération des informations et leur rétention en mémoire. L'apprentissage désigne un processus de changement relativement stable dans le comportement ou la capacité comportementale, résultant de l'expérience. On ne voit pas l'occurrence de l'apprentissage, il est déduit de la performance. En fait, les changements dans la performance reflètent les changements dans l'apprentissage. Selon les théories cognitives, l'apprentissage sera réussi seulement si l'individu est familiarisé avec les fonctions de l'esprit, les stratégies de mémoire et a acquis des méthodes explicites d'apprentissage. La relation interdépendante entre l'apprentissage et la mémoire est un concept général qui est assez valable pour différentes approches d'apprentissage. Tout comme le renforcement de la mémoire conduit à un meilleur rappel des informations apprises, l'apprentissage et ses méthodes sont également efficaces pour renforcer la mémoire et récupérer des informations. L'apprentissage se produit lorsque les informations sont organisées de manière structurée et significative dans la mémoire.
Dans ce travail de recherche, nous essayons de démontrer comment un genre littéraire prend part à l’apprentissage du FLE et comment cela pourrait développer la réserve cognitive chez les étudiants iraniens.
Le genre narratif vise à dépeindre une histoire, qu'elle soit fictive ou basée sur des faits réels. Il s'agit d'une narration présentant une séquence d'événements, parfois complexes, ponctuée de rebondissements et suivant un schéma narratif impliquant le déroulement successif d'actions. Le roman se démarque des autres récits en ne se définissant ni par son contenu (à l'inverse du conte, toujours teinté de merveilleux), ni par sa structure (comme la nouvelle, toujours concise et axée sur la conclusion). Ainsi, une fois écartées les influences spécifiques à ce genre (comme le roman courtois, le roman pastoral, le roman réaliste, etc.), le roman se dévoile comme étant d'une liberté totale. Il constitue une forme flexible et ouverte sur le monde, d'abord dans sa réception, car il doit être vendu et toucher un large public. Ensuite, dans sa création, puisque le monde réel demeure une source inépuisable d'histoires et une immense inspiration.
Etant un texte court, un poème peut être une activité enrichissante sur le plan linguistique. En effet, grâce à un texte poétique, l'enseignant peut aborder divers aspects de la langue pour la maitrise de la langue et d’enrichir le bagage linguistique des apprenants. La récitation, une caractéristique inhérente à la poésie, demeure une activité importante dans l'apprentissage d'une nouvelle langue, même si elle peut être une activité difficile pour l'apprenant. Cependant, c'est une activité positive car elle permet à l’apprenant de mémoriser un vocabulaire essentiel, de découvrir la beauté poétique. La poésie suscite la motivation des apprenants dans leur processus d'apprentissage. Elle contribue à enrichir leurs champs lexicaux. De plus, les structures complexes des poèmes aident les apprenants à mieux maîtriser les aspects grammaticaux de la langue. En réalité, la poésie, un genre spécifique destiné à être mémorisé, peut être explorée sous de nombreux aspects et peut servir de support didactique précieux pour l’apprentissage de FLE.
La littérature conserve toujours une place incontournable dans l'enseignement du FLE surtout dans les universités iraniennes. Pourtant, certaines recherches confirment que l'enseignement de la littérature est loin d'être une tâche aisée à cause de la difficulté linguistique et des différences culturelles, qui sont souvent source d’incompréhension. Dans ce sens, les sciences cognitives, qui se penchent sur «le fonctionnement de l’esprit et du cerveau», offrent une nouvelle perspective sur l'enseignement de la littérature en cours de FLE. Alors, cet enseignement consiste à introduire la linguistique cognitive pour étudier les textes littéraires en français langue étrangère et à adopter une approche cognitive pour les étudiants. Cette perspective cognitive favorise une meilleure compréhension culturelle et linguistique à travers les textes littéraires.
En fait, dans cette recherche, nous cherchons à prouver que l’utilisation de genre poétique et narratif dans l’enseignement du FLE pourrait développer la réserve cognitive et renforcer les capacités lexicales des apprenants. Dans ce but, nous sélectionnons un groupe de 50 étudiants du cours de la lecture des textes faciles en troisième semestre de licence en français, ayant un niveau A1, que nous répartissons en deux groupes de 25 personnes: un groupe témoin et un groupe expérimental. La raison du choix de ce cours est que généralement on travaille sur les textes narratifs dans de telles classes. C’est pourquoi nous décidons d’exploiter la poésie dans le cours du groupe expérimental afin de comparer son impact avec le groupe témoin dont le plan du cours est le roman. Pour mener cette recherche approfondie, nous utilisons un questionnaire (VKS), développée par Paribakht et Wesche (1993), spécialement conçu pour évaluer de manière précise la réserve cognitive des étudiants en ce qui concerne leurs champs lexicaux. La fiabilité et la validité du questionnaire ont été examinées et confirmées par Paribakht et Wesche (1993) et Culligan (2015). L'expérimentation a suivi un modèle pré-test et post-test, et nous mettons en place un plan d'intervention impliquant à la fois un groupe témoin et un groupe expérimental. Au début, un prétest est administré aux groupes témoin et expérimental à l'aide de l'échelle de vocabulaire utilisée dans notre plan. Ensuite, les plans de cours distincts sont mis en place, comprenant des cours basés sur l’enseignement du genre narratif, dans cette étude le roman, pour le groupe témoin et des cours basés sur l'enseignement de la poésie pour le groupe expérimental. Le plan de cours sera mis en œuvre pour les deux groupes sur des séquences didactiques de quatre semaines. Les post-tests réalisés sur l'échelle de compétences lexicales (VKS) seront notés et utilisés comme données collectées dans l'analyse. On s'attend à ce que la poésie ait un impact plus positif que le roman sur la réserve cognitive et la mémorisation en raison de sa musicalité, de son caractère rythmique et de sa capacité à établir une connexion émotionnelle avec l’apprenant.
Antécédents de la recherche et base théorique
Le texte littéraire, en particulier la poésie, et l'apprentissage du FLE partagent une histoire commune. Ils ont connu une évolution constante, passant de méthodes traditionnelles à de nouvelles approches. La méthodologie traditionnelle accordait une place prépondérante au texte poétique en tant que support privilégié, mais au fil du temps, son importance a diminué, allant même jusqu'à son exclusion des pratiques pédagogiques en classe. Cependant, dans les années 1970, avec l'introduction de l'approche communicative les spécialistes de l'enseignement ont commencé à se concentrer sur la compréhension lors de la lecture. Ils ont recommandé d'utiliser de nouveaux outils réels et des méthodes d'enseignement innovantes.
Dans cette recherche, grâce à la littérature française et pour démontrer la fonction de genres littéraires sur la réserve cognitive des étudiants dans l’acte de l’apprentissage du FLE, nous essayerons d’examiner la fonction de l’enseignement du genre poétique et narratif sur les compétences lexicales des apprenants en cours du FLE. Jusqu'à présent, les études n’étaient pas exactement sur le même sujet.
En ce qui concerne les recherches déjà faites sur ce domaine on peut citer l’article rédigé par Leila Shobeiry en 2021 sur l'étude du rôle de la mémoire dans l'enseignement de la grammaire française et des exercices grammaticaux de FLE en Iran. L’enjeu principale du chercheur est de découvrir la relation entre la mémoire et les types d'exercices grammaticaux, et en d'autres termes, de découvrir comment les données et les informations linguistiques sont stockées et classées dans le cerveau et la mémoire de l'homme et quelle est la différence entre la connaissance de la grammaire et les compétences grammaticales. Tout en confirmant que les enseignants de français n'ont pas une connaissance suffisante des enjeux psychologiques de la langue et de son rôle dans leurs compétences pédagogiques dans le choix d'une variété d'exercices de grammaire, les résultats de cette recherche montrent que les exercices actionnels qui sont effectués dans les groupes jouent le plus grand rôle dans le développement de la mémoire procédurale (liée à l'acquisition des compétences langagières).
Un autre article que nous avons pu répertorier se figure par Mahmoud Reza Gashmardi (2017). Enseignement cognitif: importance des neurosciences cognitives dans l'enseignement des langues étrangères. Dans cet article, basé sur une méthodologie descriptive-analytique, l’auteur cherche à répondre à deux questions: Dans quelle mesure les neurosciences cognitives pourraient-elles fournir la base théorique de l'apprentissage cognitif? Dans quelle mesure l'approche enseignement-apprentissage basée sur le cerveau peut-elle être utilisée dans l'enseignement des langues? Dans cette étude, il est avancé que les implications des sciences cognitives vont au-delà des aspects théoriques. L'enseignement des langues peut les appliquer dans divers cas dont la méthodologie d'enseignement. Les sciences cognitives offrent une assise solide pour la pratique et l'enseignement des langues. Par exemple, la compréhension et l'utilisation des principes d'enseignement et d'apprentissage fondés sur le cerveau peuvent s'avérer très bénéfiques dans le processus d'enseignement et d'apprentissage des langues étrangères.
En 2018, Elham Mohammadi, Mahmoud Reza Gashmardi, Rouhollah Rahmatian et Hamidreza Shairi ont publié un article sous le titre d’Impact de l'Approche Neurolinguistique sur l’apprentissage des apprenants du français langue étrangère en Iran. Dans cet article, ils ont cherché à savoir quels sont les résultats de l’ANL dans le contexte iranien. Après avoir comparé l'ANL avec une méthode commune d'enseignement/apprentissage du français en Iran, les chercheurs ont sélectionné deux groupes d'apprenants adultes : un groupe expérimental et un groupe témoin. En utilisant une approche analytique combinant des méthodes quantitatives et qualitatives, ils ont conclu que le groupe expérimental obtenait des scores plus élevés en production orale mais inférieurs en compréhension orale par rapport au groupe témoin.
De plus, dans un article intitulé Exploiter des textes littéraires en classe de FLE
(du niveau A2 au niveau B2), Roux (2016) démontre que l'intégration de la littérature en salle de classe pour l'enseignement du FLE demeure une approche conventionnelle, mais que son attrait a diminué au fur et à mesure que l'enseignement des langues et l'apprentissage se sont orientés vers une utilisation pratique de la langue.
Dans une autre recherche élaborée par Babasafari Renani et ses collègues (2015), intitulée Enseignement de textes littéraires à travers la perspective modale, les chercheurs s'efforcent de démontrer que la littérature peut contribuer à l'épanouissement de la compréhension des apprenants vis-à-vis d'autres cultures, à la prise de conscience de la "diversité", ainsi qu'à la promotion de la compréhension et de la tolérance.
Il semble qu'en raison du fait que la littérature iranienne a des racines anciennes, la plupart des recherches menées sur l'impact des textes littéraires sur l'apprentissage et l'enseignement des langues ont eu un effet positif et sont bien accueillies par les professeurs et les étudiants iraniens.
Genres littéraires
Les genres de la littérature sont des catégories de textes qui sont regroupés en fonction de leurs caractéristiques similaires. Ils englobent une variété de genres, chacun ayant plusieurs sous-genres, qui sont utilisés pour classifier les œuvres littéraires. On distingue généralement cinq grands genres littéraires: le genre narratif (romans, nouvelles, récits de vie), le genre poétique (poèmes, chansons), le genre théâtral (pièces de théâtre), le genre épistolaire (romans épistolaires) et le genre argumentatif (essais, articles, discours).
L'apprentissage d'une nouvelle langue est un défi stimulant qui nécessite engagement et créativité. Les genres littéraires offrent une approche innovante pour améliorer la mémorisation et le niveau de réserve cognitive des apprenants. Chaque genre présente des caractéristiques uniques qui stimulent différentes parties du cerveau, renforçant ainsi la capacité à retenir l'information.
Une question importante à laquelle les éducateurs cherchent à répondre est celle de l'influence des genres littéraires sur les résultats d'apprentissage du FLE des étudiants. Plusieurs études antérieures ont démontré que les genres littéraires pouvaient influencer les résultats de l'apprentissage du FLE.
La littérature, notamment la poésie, et l'enseignement du FLE ont une histoire commune liée, qui évolue constamment en passant des méthodes traditionnelles aux nouvelles approches. La poésie a subi des changements de rythme: dominante dans le choix des supports selon les méthodes traditionnelles, elle a progressivement perdu de son importance jusqu'à être exclue des pratiques en classe.
Roman
Caractérisé essentiellement par une narration fictionnelle, le roman est un genre littéraire qui peut être défini comme un récit d’imagination en prose racontant un récit centré sur l’histoire de personnages donnés comme réel avec leur aventure. L’auteur décrit souvent comment les gens se comportent, ce qu'ils aiment et comment fonctionne la société. Il permet au lecteur de s'échapper de la réalité et en même temps, il lui montre une image de l'homme et du monde qui peut le faire réfléchir sur les problèmes de notre époque, sur le passé ou sur la nature humaine. Le roman, en tant que genre polymorphe, englobe de nombreux sous-genres littéraires. C'est un genre en perpétuelle évolution, du fait qu'il a longtemps échappé à toute codification, contrairement à la poésie. Ainsi, le romancier jouit d'une vaste liberté à la fois sur le plan formel et thématique. Mettant en place l’illusion référentielle, le roman donne l'impression qu'il est basé sur la réalité. Cela veut dire que le roman est très lié à ce qui se passe dans la vraie vie. Le lecteur pense que ce qu'il lit renvoie à du réel. Ce sentiment de réalité est créé en utilisant des repères temporels et spatiaux, des petits détails et des sujets qui font référence ou reproduisent la réalité.
Traditionnellement, l'Histoire littéraire opère une distinction entre la prose et la poésie, établissant ainsi une hiérarchie des genres, allant du plus noble au plus bas. Ces classifications sont intéressantes pour appréhender l'évolution de l'appréciation des différents genres. Si le roman et la nouvelle ont longtemps été considérés comme des genres inférieurs à la poésie ou au théâtre, ils ont acquis leur légitimité au XIXe siècle et continuent d'attirer de nombreux écrivains.
Poésie
La poésie a toujours occupé une place importante parmi les genres littéraires dans le monde pédagogique à cause de ses caractéristiques spécifiques telles que la rime, la mélodie, le rythme, etc. C’est pourquoi elle est devenue l'un des genres les plus attrayants pour les apprenants.
La notion de poésie a engendré des questionnements en raison des ambiguïtés qui caractérisent sa nature. Un poème suit des règles de syntaxe, a un rythme, aborde un thème et transporte des significations. Tout mot dans un poème est porteur de sens, sa lecture requiert un effort important pour comprendre le sens et ressentir les émotions et les sensations qu’il suscite. Le poème est un ensemble de signes linguistiques et représente également un discours poétique. Ce lien entre la linguistique et le style crée une relation communicative stimulante entre les interlocuteurs. L’objectif de l’auteur pour créer le sens chez lecteur est de faire passer un message en utilisant différentes techniques dans son texte comme le genre choisi, le rythme, le style et la forme du poème. Cependant, il est important de considérer toutes ces qualités afin de le comprendre. C'est pourquoi on parle par la suite de la poésie dans l’enseignement du FLE.
Fonction de la poésie dans l’enseignement
Quand on enseigne la poésie, il est important de prendre en considération toutes les compétences linguistiques. Cependant, il est essentiel de se rappeler qu’on est dans une salle de classe de langue et non de littérature. Aujourd'hui, il arrive souvent que les étudiants n'aient en contact avec la poésie que dans les classes de langue. C'est pourquoi il est essentiel d’enseigner la poésie dans les cours du FLE avec une approche didactique qui aide les élèves à la comprendre en utilisant différentes méthodes.
La poésie parait comme un support indispensable pour l'apprentissage du français, offrant de nombreux avantages sur les plans linguistique et cognitif.
Sur le plan cognitif
En effet, la lecture de poésie demande une réflexion approfondie et un engagement cognitif. En apprenant comment un poète crée ses poèmes, l'apprenant obtient des connaissances sur la poésie. Cette implication mène à la construction et à l'utilisation de stratégies cognitives. De plus, lire la poésie nous permet d'explorer et d'améliorer l'imagination. L'apprenant acquiert ses savoirs en utilisant son imagination pour développer ses connaissances en fonction de ses besoins à l’aide des mécanismes langagiers.
Cognition
Il semble que comprendre un texte littéraire et avoir des connaissances linguistiques en FLE puissent parfois sembler difficiles, cela peut rendre l'apprentissage des textes littéraires compliqué. Dans cette perspective, il est important d'expliquer quelques idées de la cognition qui peuvent être appliqués à l'enseignement de la littérature, puisque «la cognition, l'acte de connaître se définit par l'ensemble des processus cognitifs, naturels et artificiels, observables. Elle ne se réduit pas à la connaissance (laquelle se définit comme le résultat produit par un processus cognitif).»
(Le Moigne, 1986: 239)
En d'autres termes, la compréhension du système cognitif n'est pas considérée comme une mécanique lorsqu'on acquiert des connaissances. Au contraire, si l'apprenant comprend «le fonctionnement des connaissances» (Bandura., 2017: 1), il sera mieux préparé à résoudre les difficultés liées à la compréhension et à la pratique dans diverses situations langagières.
En effet, les sciences cognitives ne fonctionnent jamais de manière isolée; au contraire, elles sont liées les unes aux autres. C'est pourquoi, aux recherches de linguistique cognitive, nous étudions souvent des interactions avec la philosophie, la neurologie, la psychologie, et d'autres domaines. Les sciences cognitives et leurs relations conduit à penser sur la position de la littérature et sur sa nature.
Cognition et littérature
Une œuvre littéraire qui est considéré comme «un artefact cognitif» (Bandura, 2015: 23), suscite des critiques lorsqu’il est lié à la cognition. Ajoutons que Prudhomme (2005) pense que le cognitivisme, présenté dans les recherches littéraires, tient à la compréhension d’appréhender «l’acte d’écriture» et «l’opération de lecture», «[…] chacun de ces processus mobilisant des compétences spécifiques et requérant une chaîne d’opérations mentales que la psychologie cognitive, notamment, devrait pouvoir s’attacher à décrire» (2005: 93). Cependant, les sciences cognitives, englobant un domaine interdisciplinaire complexe, sont difficiles à appliquer directement à un texte purement littéraire: en réalité, «les tentatives […] d’exploration ‘cognitive’ du texte littéraire […] se passent quasiment de tout recours direct à la psychologie cognitive» (2015: 95). De plus, selon Bandura (2015), le lien entre la cognition et la littérature se voit reprocher «deux lacunes: premièrement, de ne pas avoir de véritable apport global pour l’étude du texte littéraire et deuxièmement, de recourir à des théories qui restent souvent à l’état d’hypothèse» (2015: 35).
En enseignant le français langue étrangère, la littérature se sert de la linguistique pour analyser les textes littéraires en adoptant une perspective de la linguistique cognitive. En d'autres termes, certaines caractéristiques des œuvres littéraires, définies par la littérarité et l'esthétique, nous permettent de les étudier à travers la poétique cognitive.
Sur le plan lexical
Lorsqu'on expose les étudiants à la poésie, ils apprennent de nouveaux mots, découvrent un style de langage différent comprenant des éléments tels que «les rimes, les strophes, les vers, les expressions.». Les registres différents lui donnent la possibilité d'approcher la langue d'une manière différente, ce qui contribue au développement de sa compétence langagière. Ces vocabulaires ne sont pas simplement un ensemble d'outils dépourvu du sens, mais tout élément linguistique prend un rôle important pour créer du sens. C’est pourquoi qu’il est essentiel d'intégrer la poésie dans l'enseignement du FLE et de la considérant comme un moyen d’étudier à la fois sur la forme et aussi sur le fond (Laplantine, 2014: 47.54).
Réserve cognitive
La réserve cognitive se réfère à l'ensemble des compétences mentales et cognitives accumulées au fil du temps grâce à l'apprentissage, à l'expérience et aux interactions sociales. Une réserve cognitive solide est essentielle pour l'apprentissage efficace, car elle permet aux étudiants de traiter de nouvelles informations, de résoudre des problèmes et d'acquérir de nouvelles compétences. La poésie, avec ses structures complexes et son langage métaphorique, stimule le cerveau, encourageant ainsi le développement de nouvelles connexions neuronales. La poésie encourage les apprenants à penser de manière créative et à exprimer leurs émotions de manière artistique. Ce processus stimule les zones cérébrales liées à la créativité, renforçant ainsi la réserve cognitive. Apprendre et réciter des poèmes favorise la mémoire à long terme. La structure rythmique des poèmes facilite la mémorisation, aidant les apprenants à développer leur réserve cognitive en conservant des informations importantes telles que le champ lexical.
Mémorisation et poésie
En étudiant les différentes fonctions de la poésie au fil du temps, Joubert (1999) nous évoque que, tout d’abord, le poème aurait servi de technique mnémotechnique, un moyen de préserver ce qui aurait pu être oublié par la mémoire. Selon Marcel Jousse (comme cité par Joubert, 1999), les textes oraux doivent être arrangés d'une manière spéciale pour être plus faciles à retenir et pour attirer l'attention des personnes qui les écoutent. Si on veut rechercher l'origine de cette composition orale qui tente à associer la langue à la mémoire, on peut voir que cela imite les rythmes du corps.
La structure des vers suit le rythme de la respiration, créant ainsi une superposition entre le gestuel (le corps) et la dimension linguistique. Selon Jousse, la caractéristique de la forme poétique réside donc dans son ancrage corporel, cela se manifeste plus précisément à travers le rythme (Joubert, 1999).
Rythme et rime
Basé sur des schémas corporels liés au langage, le rythme reste le facteur fondamental d’un poème. Les règles des vers, les rimes et d'autres jeux sonores, qui facilitent la mémorisation, imitaient de mouvements naturels du corps, ainsi que par le principe d'isochronisme inscrit dans la nature (Leech, 1980). D’un point de vue philosophique, Pinson (1995) affirme que le poème «tient plus du geste corporel que de la pensée conceptuelle» (Pinson, 1995, p.84). Si le rythme d'un texte aide à le retenir, les rimes le rendent encore plus facile à mémoriser. Comme souligne Vaillant (2013), «la fonction originelle de la rime, en marquant la fin des vers et en établissant un parallélisme d’un vers à l’autre, était de souligner le rythme métrique» (Vaillant, 2013, p. 47). Donc, la rime contribue à renforcer la mémorisation en établissant des liens sonores et sémantiques au sein d'une série de vers (Briolet, 2002). La poésie devient ainsi un «objet de langage» particulièrement se prêté à la mise en mémoire.
Méthodes de recherche
A travers cette étude, on essaie de déterminer l'efficacité des genres poétiques et narratifs sur la réserve cognitive et la mémorisation des apprenants du FLE que nous sélectionnons du cours de la lecture des textes faciles. Alors, on analyse l'amélioration de la connaissance lexicale après l’intégration de la poésie en comparant celle du roman d’après les résultats de l'échelle de connaissance lexicale (VKS), un questionnaire développé par Paribakht et Wesche (1993), avant et après l’intégration de ces deux genres littéraires. Pour y arriver, on étudie les lexiques de quatre poèmes (Demain, dès l'aube de Victor Hugo (1802-1885), Bonjour mon cœur de Pierre de Ronsard (1524-1585), Le dormeur du val de Arthur Rimbaud (1854-1891) et Tristesse de Alfred de Musset (1810-1857)) et aussi de quelques extraits de textes littéraires du genre narratif, le roman, (Lettres persanes de Montesquieu (1689-1755), Bel Ami de Guy de Maupassant (1850-1893),
Le violon enchanté de Gaston Leroux (1868-1927) et Le petit chose de Alphonse Daudet (1840-1897)) pour mettre la particularité de ces deux langages en valeur. Pour analyser la construction sémantique, on choisit ces poèmes et ces romans, pour la simplicité de leurs langages et de leurs compositions grammaticales et sémantiques. Lors de la sélection de l'échantillon, ce qu’on a remarqué c'est la grande quantité d'obstacles linguistiques tels que lexicales. En effet, de nombreux apprenants font part de leurs difficultés face à la langue française. Donc, on a introduit la poésie et le roman pour le but d'apporter quelques solutions à ces problèmes. Le recueil de nos données a été effectué auprès de deux groupes différents d’étudiants, qui vont soumettre à une expérimentation après avoir passé quatre semaines de séquence didactique. Nous avons retenu un échantillon de 50 apprenants en niveau A1.
Les participants à cette étude sont un groupe de 50 personnes sélectionnées parmi les étudiants du cours de la lecture des textes faciles en troisième semestre de licence en français à l’université Azad Islamique branche des Sciences et de la recherche, ayant un niveau de compétence linguistique A1. Ils ont été répartis en deux groupes de 25 personnes: un groupe témoin et un groupe expérimental. Pour assurer l'uniformité des étudiants, nous avons choisi les membres des deux groupes parmi les étudiants en niveau linguistique A1. La variable indépendante de cette étude est le genre poétique et narratif. La variable dépendante concerne la réserve cognitive et la mémorisation des étudiants. Ce type de recherche nécessitant une étude détaillée, l'outil utilisé dans cette étude est un questionnaire (VKS) conçu pour mesurer précisément la réserve cognitive des étudiants en ce qui concerne leurs champs lexicaux. L'expérimentation menée est de type pré-test et post-test et on a appliqué un plan d'intervention impliquant un groupe témoin et un groupe expérimental.
La mise en œuvre du plan comprenait un prétest pour les groupes témoin et expérimental avant de l'intervention, suivi d'un post-test après l'intervention. Ensuite, on a analysé les données par le test de covariance pour comparer le niveau de réserve cognitive avant et après l'intervention. Avant de l'intervention, un prétest a été administré aux groupes témoin et expérimental à l'aide de l'échelle de vocabulaire utilisée dans le plan, les mots étaient présentés séparément, hors du texte. Par la suite, notre plan de cours a été mis en œuvre dans des séances distinctes, comprenant de quatre séances sur l’enseignement à travers les textes narratifs pour le groupe témoin et quatre séances basés sur l'enseignement de la poésie pour le groupe expérimental. Dans les cours du groupe témoin, les extraits des romans et concernant le groupe expérimental, les textes poétiques ont été mis en place pendant quatre semaines. Afin que les résultats des tests soient fiables, le post-test a été effectué après trois semaines et le plan de cours s'est déroulé pendant ces trois semaines sans l'intervention de ces deux genres littéraires. Lors de huitièmes semaines, on a passé les post-tests effectués sur l'échelle de compétence lexicales qui ont été évalués et utilisés comme données recueillies dans l'analyse. Enfin, ces deux évaluations ont été comparées afin de déterminer l'amélioration du vocabulaire des participants.
Outils de recherche
Pour cette recherche, nous avons utilisé l'échelle de connaissance lexicale (VKS) développée par Paribakht et Wesche (1993) pour mesurer le niveau de la réserve cognitive par enrichissement du vocabulaire après l’intervention de la poésie et du roman. L'objectif particulier de l'utilisation du VKS est d'utiliser un outil de mesurer la récupération de mots stockés en mémoire qui ne présente pas les inconvénients des questions à choix multiples. Le test est basé sur une échelle de 5 points, et des éléments de rapport et de performance sont utilisés pour évaluer les connaissances démontrées et l'auto-perception des mots de vocabulaire spécifiques, généralement sous forme écrite. Les évaluations sur l'échelle vont de la totale méconnaissance du mot, à une reconnaissance limitée du mot, une idée limitée de sa signification, jusqu'à la capacité d’utiliser réellement le mot dans un contexte avec précision grammaticale et sémantique. En fait, l'échelle mesure les degrés progressifs de connaissance du vocabulaire. Paribakht et Wesche (1993) ont déterminé la fiabilité du VKS. La validité de cette échelle a également été examinée et confirmée dans une étude distincte (Culligan, 2015). On a choisi les mots de textes enseignés aux participants dans cette échelle, comprenant 15 mots pour chaque groupe. Bien que la sélection des mots à partir des textes enseignés en classe ait déjà pris en compte l'homogénéité des mots, le degré de difficulté des mots a été encore réexaminé et uniformisé. Dans le but de s’assurer que les participants ne soient pas familiers ou ne connaissent que très peu les mots en question, on a choisi les mots moins familiers. Ce manque de familiarité a également été confirmé lors des prétests administrés. Primo, les participants ont reçu une feuille du VKS contenant quinze mots de vocabulaire. Ils devaient cocher l'option qu'ils pensaient être correcte parmi les cinq options proposées pour chaque mot.
Résultats
Se concentrant sur l'efficacité des genres poétiques et narratifs sur la réserve cognitive et la mémorisation des étudiants iraniens du FLE, cette étude a mis en avant le lien entre l'apprentissage et la mémoire, soulignant l'importance de l'organisation structurée et significative des informations dans la mémoire pour faciliter l'apprentissage. Comparant l'impact de l'enseignement du roman
(groupe témoin) avec celui de la poésie
(groupe expérimental) sur la réserve cognitive des étudiants en se basant sur un plan expérimental comprenant des pré-tests, des cours sur quatre semaines, et des post-tests utilisant une échelle de compétences lexicales, l'étude soutient que l'utilisation du genre littéraire narratif et poétique dans l'enseignement du FLE développe la réserve cognitive des étudiants et renforce leurs capacités lexicales.
Dans cette recherche, les informations relatives aux participants aux deux étapes du pré-test et du post-test dans le groupe expérimental et celui de témoin ont été collectées auprès de deux groupes de 25 personnes. Dans un premier temps, on a examiné et décrit les variables de la recherche (tableau 1). Les participants ont été répartis en quatre groupes d'âge: 15-20 ans, 21-30 ans,
31-40 ans et 41 ans et plus et ils ont été divisés en deux groupes, hommes et femmes. Les résultats du test du Chi-carré ont également montré que la différence entre les participants en termes d'âge et de sexe n'était pas significative (p>0,05).
Tableau 1: Caractéristiques démographiques des groupes expérimental et témoin
Variables |
Groupes |
Groupe expérimental |
Pourcentage |
groupe de contrôle |
Pourcentage |
Chi-carré |
Signification |
Sexe |
Homme |
2 |
33.3% |
4 |
66.7% |
.758a |
.384 |
Femme |
23 |
52.3% |
21 |
47.7% |
|||
Total |
25 |
50.0% |
25 |
50.0% |
|||
Âge |
15-20 |
18 |
56.3% |
14 |
43.8% |
2.750a |
.432 |
21-30 |
7 |
43.8% |
9 |
56.3% |
|||
31-40 |
0 |
0.0% |
1 |
100.0% |
|||
+41 |
0 |
0.0% |
1 |
100.0% |
|||
Total |
25 |
50.0% |
25 |
50.0% |
La méthode statistique de l'ANCOVA à une voie a été employée pour comparer les moyennes des groupes expérimental et témoin dans le post-test de la réserve cognitive après avoir contrôlé l'effet du pré-test. L'ANCOVA à une voie repose sur quatre hypothèses: la normalité des données, la linéarité de la relation entre le pré-test et le post-test, l'homogénéité des pentes de régression et l'homogénéité des variances des groupes. Il convient de mentionner que l'ANCOVA à une voie suppose également que la covariable (pré-test) soit administrée avant le post-test, comme c'est le cas dans cette étude. Elle exige également qu'il n'y ait pas de corrélations trop élevées entre les covariables. Le post-test sur la réserve cognitive ne comportait qu'une seule covariable. Les hypothèses liées à l'ANCOVA à une voie sont discutées ci-dessous.
Tout d'abord, le tableau 2 présente les indices de normalité (skewness et kurtosis)
et leurs ratios par rapport aux erreurs standard pour le pré-test et le post-test de la réserve cognitive. Étant donné que les rapports calculés se situent dans la fourchette de ±1,96, il a été conclu que l'hypothèse de normalité était maintenue. Il convient de mentionner que les critères de ±1,96 ont été proposés par Raykov et Marcoulides, 2008; Coaley, 2010; Field, 2018; et Abu-Bader, 2021.
Tableau 2: Indices de normalité de Skewness et Kurtosis
Groupe |
N |
Skewness |
Kurtosis |
|
|
|||
Statistique |
Statistique |
Std. Error |
Statistic |
Std. Error |
Skewness |
Kurtosis |
||
Expérimental |
Pré-test |
25 |
.866 |
.464 |
.686 |
.902 |
1.87 |
0.76 |
Post-test |
25 |
.378 |
.464 |
-.506 |
.902 |
0.81 |
-0.56 |
|
Contrôle |
Pré-test |
25 |
.655 |
.464 |
-.452 |
.902 |
1.41 |
-0.50 |
Post-test |
25 |
.576 |
.464 |
-.785 |
.902 |
1.24 |
-0.87 |
Deuxièmement, l'ANCOVA à une voie exige qu'il y ait une relation linéaire entre le pré-test et le post-test de la réserve cognitive. Les résultats significatifs du test de linéarité (F (1, 49)= 27, 39, p < 0,05, eta carré = 0,423 représentant une taille d'effet importante) (tableau 3) ont rejeté l'hypothèse statistique nulle selon laquelle la relation entre le post-test de réserve cognitive et le pré-test n'était pas linéaire.
Tableau 3: Vérification de l'hypothèse de linéarité de la relation entre le pré-test et le post-test de réserve cognitive
|
Somme des carrés |
df |
Moyenne des carrés |
F |
Sig. |
||
Post-test * pré-test |
Entre les groupes |
(Combiné) |
155.820 |
5 |
31.164 |
6.448 |
.000 |
Linéarité |
132.391 |
1 |
132.391 |
27.392 |
.000 |
||
Déviation de la Linéarité |
23.429 |
4 |
5.857 |
1.212 |
.319 |
||
Dans les groupes |
212.660 |
44 |
4.833 |
|
|
||
Total |
368.480 |
49 |
|
|
|
||
Eta carré |
.423 |
|
|
|
|
Troisièmement, l'ANCOVA à une voie exige qu'il y ait des relations linéaires entre le prétest et le post-test de la réserve cognitive dans les deux groupes, c'est-à-dire l'homogénéité des pentes de régression
(tableau 4). L'interaction non significative entre la covariable (pré-test) et la variable indépendante (F (1, 46) = 0,995, p > 0,05,
eta carré partiel = 0,021, ce qui représente un effet faible) indique que l'hypothèse statistique selon laquelle les relations entre le pré-test et le post-test de réserve cognitive sont linéaires dans les deux groupes a été confirmée. En d'autres termes, il existe des relations linéaires entre le pré-test et le post-test de réserve cognitive dans les groupes expérimental et témoin.
Tableau 4: Test d'homogénéité des Pentes de Régression Post-test de réserve cognitive par groupes avec pré-test
Source |
Type III Somme des carrés |
df |
Moyenne des carrés |
F |
Sig. |
Eta carré partiel |
Group |
33.426 |
1 |
33.426 |
9.036 |
.004 |
.164 |
Pré-test |
173.486 |
1 |
173.486 |
46.900 |
.000 |
.505 |
Groupe * pré-test |
3.681 |
1 |
3.681 |
.995 |
.324 |
.021 |
Erreur |
170.158 |
46 |
3.699 |
|
|
|
Total |
4900.000 |
50 |
|
|
|
|
Enfin, l'ANCOVA à une voie suppose l'homogénéité des variances des groupes. Les résultats non significatifs des tests de Levene (F (1, 48) = 1,68, p > 0,05) (tableau 5) indiquent que l'hypothèse d'homogénéité des variances a été retenue pour le post-test de réserve cognitive après avoir contrôlé l'effet du pré-test.
Tableau 5: Test de Levene d'homogénéité des variances pour le post-test de réserve cognitive par groupes avec pré-test
F |
df1 |
df2 |
Sig. |
1.619 |
1 |
48 |
.209 |
Teste l'hypothèse nulle selon laquelle la variance d'erreur de la variable dépendante est égale entre les groupes.
|
Le tableau 6 présente les moyennes des groupes expérimental et témoin au post-test de réserve cognitive après avoir contrôlé l'effet du pré-test. Les résultats montrent que le groupe expérimental (M = 10,67, SE = 0,392) a une moyenne plus élevée que le groupe témoin
(M = 8,36, SE = 0,392) au post-test de réserve cognitive après avoir contrôlé l'effet du pré-test.
Tableau 6: Statistiques descriptives pour le post-test de réserve cognitive par groupe avec le pré-test
Groupe |
Moyen |
Std. Erreur |
95% Intervalle de Confiance |
|
Limite inférieure |
Limite supérieure |
|||
Expérimental |
10.678a |
.392 |
9.889 |
11.467 |
Contrôle |
8.362a |
.392 |
7.573 |
9.151 |
a. Les covariables apparaissant dans le modèle sont évaluées aux valeurs suivantes : Prétest = 2.06. |
Enfin, le tableau 7 présente les principaux résultats de l'ANCOVA à une voie. Les résultats (F (1, 47) = 16,83, p < 0,05, η2 partiel = 0,264 représentant une taille d'effet modérée) indiquent que le groupe expérimental avait une moyenne significativement plus élevée que le groupe de contrôle sur le post-test de réserve cognitive après avoir contrôlé l'effet du pré-test. Ainsi, l'hypothèse nulle "l'intervention du genre poétique et narratif n'a pas eu d'effet significatif sur la mémorisation cognitive des apprenants du FLE" a été rejetée.
Tableau 7: Tests des effets entre sujets pour le post-test de réserve cognitive par groupes avec pré-test
Source |
Type III Somme des carrés |
df |
Moyenne des carrés |
F |
Sig. |
Eta carré partiel |
Pré-test |
174.161 |
1 |
174.161 |
47.087 |
.000 |
.500 |
Group |
62.250 |
1 |
62.250 |
16.830 |
.000 |
.264 |
Erreur |
173.839 |
47 |
3.699 |
|
|
|
Total |
4900.000 |
50 |
|
|
|
|
Sur cette base, on peut ainsi confirmer que l’impact de la poésie sur la réserve cognitive
(et le renforcement de la mémorisation) des apprenants du FLE ont été plus efficaces que celui du roman. Cette constatation est également confirmée par la figure 1.
Dans cette recherche, nous avons employé la méthode statistique ANCOVA à une voie pour comparer les moyennes des groupes expérimentaux et des témoins dans le post-test de la réserve cognitive tout en contrôlant l'effet du pré-test. Les résultats soutiennent les hypothèses de cette méthode, montrant que les rapports de normalité se situent dans la fourchette acceptable, confirmant la relation linéaire entre le pré-test et le post-test, démontrant l'homogénéité des pentes de régression dans les deux groupes et confirmant l'homogénéité des variances des groupes. En outre, l'étude révèle que le groupe expérimental a obtenu des notes significativement plus élevées que le groupe témoin dans le post-test de réserve cognitive. Ainsi, l'intervention du genre poétique et narratif a eu un effet significatif sur la mémorisation cognitive des apprenants du FLE. Les textes poétiques favorisent plus la réserve cognitive et améliorent les compétences lexicales des étudiants, ce qui pourrait être bénéfique pour l'apprentissage du FLE.
Comme pour toutes les activités langagières, les apprenants ne réagissent pas tous de la même manière devant des exercices poétiques qui nécessitent de l'imagination, un vocabulaire approprié et une compréhension de la syntaxe du texte. Le choix des textes poétiques nous aide à atteindre directement la sensibilité de l’apprenant. Les apprenants au biais de ce langage simple, pourraient réussir à améliorer leurs compétences lexicales. Dans ces poèmes, il n'y a pas de complexité syntaxique particulière. Au contraire, on privilégie la simplicité de ses phrases, ce qui favorise la réserve cognitive des étudiants.
Conclusion
Dans cette étude, notre objectif était d'évaluer l'impact des genres poétiques et narratifs sur la réserve cognitive et la mémorisation des apprenants du FLE. Nous nous sommes penchés spécifiquement sur l'amélioration de la connaissance lexicale suite à l'intégration de la poésie et le roman. Pour ce faire, nous avons analysé les résultats de l'échelle de connaissance lexicale (VKS) avant et après l'intégration de ces deux genres littéraires. Après avoir examiné les données, nous sommes arrivés à cette conclusion que le genre littéraire peut avoir un effet positif sur le niveau de la réserve cognitive. Dans cette étude, nous avons constaté que la poésie avait un effet plus efficace sur la mémorisation des mots que le roman.
Lire un texte poétique en cours de FLE implique premièrement un travail linguistique, en particulier lexical, suivi rapidement par une analyse de la structure syntaxique. Ainsi, le poème est initialement abordé comme un terrain à déchiffrer, avant d'explorer sa signification plus profonde. Il est donc essentiel de prendre en considération l'aspect linguistique lors du choix des textes à étudier en classe. Les textes littéraires sont une ressource importante pour les apprenants en langue étrangère, car ils offrent une richesse lexicale et syntaxique considérable (Jeanneret, 2010). La langue, dans le sens le plus strict, est renforcée car les textes présentent des structures grammaticales mises en contexte. De plus, la répétition des lectures pousse les étudiants à développer des stratégies de compréhension du texte qu'ils n’exploiteraient pas autrement. Les textes poétiques offrent des éléments constants qui sont particulièrement favorables à l’apprentissage d’une langue, comme la répétition de certaines structures syntaxiques ou sémantique. En effet, l'oralité est souvent associée à la poésie, car elle vise à créer des rythmes particuliers à travers l’usage des vers, des rimes et d’autres effets sonores, tous hérités de la fonction initiale de la poésie. En réalité, les jeux de mots, les diverses interprétations possibles, la polyvalence des unités lexicales, la richesse du vocabulaire, la phonétique des mots sont autant d'éléments fortement présents en poésie. Ils constituent un terrain propice pour mettre à l'épreuve les compétences lexico-grammaticales acquises lors des leçons de langue pure, dans des contextes non-authentiques tels que les exercices dans les manuels de langue. Il est important de prendre en compte la présence de rimes favorise la mémorisation du lexique. La principale intention du cours est de maîtriser la langue pour faciliter la communication. Il est donc préférable de se concentrer sur des éléments linguistiques couramment utilisés dans la vie quotidienne, La lecture littéraire favorise le développement de l'esprit critique, ce qui permet de faire face à des situations plus complexes. Ainsi, les étudiants deviennent capables de présenter ses propres idées lorsqu’il discute avec autrui.